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Y a t-il une rupture épistémologique dans l’histoire de la chimie?

Que la science procède d’une rupture d’avec le sens commun, et en particulier avec la sensation, c’est ce qui est admis depuis longtemps puisque Platon déjà, construit sur cette idée le dialogue entre Socrate et Théétète. Que cette rupture épistémologique se manifeste dans l’histoire de telle sorte que chaque science apparaisse comme une nouveauté et […]

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Méthodes de démonstration en arithmétique

En la genèse d’une science, il n’est pas de commencement absolu. Comme le dit si bien, en parlant de l’astronomie, Pierre Duhem, « Si haut que l’on remonte la lignée des pensées qui ont préparé, suggéré, annoncé cette doctrine (une doctrine scientifique), on parvient toujours à des opinions qui, à leur tour, ont été préparées, […]

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La grammaire de la représentation selon Renouvier

On présentera ici un commentaire de l’étude que Charles Renouvier (1815-1903) consacre à la représentation dans le premier des Essais de critique générale. On partira ici de la seconde édition du Premier Essai où Renouvier précise et amplifie son analyse1. L’histoire de la philosophie range habituellement Renouvier parmi les représentants du néo-criticisme français, dénomination commode […]

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Épictète Entretiens II, V, 4-17

Au début du passage, Épictète rappelle ce qui est pour chacun l’affaire (ergon) principale de la vie » – le seuil de la sagesse – : la distinction entre entre ce qui dépend et ce qui ne dépend pas de nous.

Ce qui dépend de nous : « la volonté » (proairesis) ou, comme le dit I, XXII, 10, « la volonté et les actes volontaires » (proairesis kai panta ta proairetika), c’est-à-dire non pas un vouloir qui reste purement intérieur (et qui ne serait alors qu’un souhait ou une velléité) mais un vouloir agissant dans le monde.

Ce qui ne dépend pas de nous : « les choses extérieures », c’est-à-dire selon I, XXII, 10, 858 « le corps et ses parties, les biens, les parents, les frères, les enfants, la patrie, et en général tous les membres de notre communauté » – mais aussi : le résultat de nos actes.

Cette distinction permet seule d’avoir une compréhension juste de ce que signifient bien et mal : il n’y a de bien et de mal que « dans les choses miennes » (en tois emois) [I, XXIX, 4, 873 : « C’est une loi instituée par Dieu ; il dit : “si tu veux un bien, prends le en toi même” »]. Le bien et le mal ne sont que dans la disposition du vouloir.

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La conception spéculative de la vérité selon Hegel: organicité, systématicité, historicité

Au XXe siècle Martial Gueroult a été un des rares à réfléchir à sa pratique d’historien de la philosophie, à penser au sens de la démarche qui consiste à reconstruire une philosophie, à en dégager la vérité sous forme d’une possibilité de pensée réalisée dans un système particulier. Gueroult souhaitait publier ses réflexions dans un ouvrage en deux parties intitulé Dianoématique, dont la deuxième partie a été publiée avant la première. La première partie de la Dianoématique s’intitule Histoire de l’histoire de la philosophie ; la deuxième partie, Philosophie de l’histoire de la philosophie, contient les bases théoriques des conditions transcendantales d’une histoire de la philosophie. En raison de la méfiance du grand historien à l’égard de l’idéalisme hégélien accusé de prendre des libertés à l’égard de la réalité, on comprend l’articulation de l’ensemble où la partie historique précède la partie réflexive sur l’histoire. On peut parler ici d’une métaphilosophie (philosophie… de la philosophie) si par là on entend une analyse des conditions de possibilité de l’histoire de la philosophie qui devient condition de la philosophie elle-même et de la légitimité de ses opérations discursives ayant pour objet de produire une connaissance vraie. Cette métaphilosophie présuppose une historicité de la pensée, qu’il s’agit de convertir en nécessité idéelle sans abolir la contingence initiale. La philosophie de (l’histoire de) la philosophie part des philosophies qui se sont effectivement produites dans l’histoire afin de régresser aux conditions de toute philosophie.

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La philosophie morale d’Eric Weil

Éric Weil est un des philosophes majeurs du XXe siècle. Certes, il est moins connu que Heidegger ou Jean-Paul Sartre, et certaines vedettes intellectuelles qui ont défrayé en leur temps l’actualité et qui sont maintenant jugées par l’histoire. Quand on lit Éric Weil on a vraiment le sentiment d’entrer dans une philosophie de la plus haute exigence et de la plus grande compréhension. Éric Weil est le philosophe des lecteurs et non d’une actualité passagère.
Il publie son livre principal la Logique de la philosophie en 1950. Dans ce livre il expose non une philosophie déterminée, qui s’ajouterait aux autres philosophies, mais une philosophie de la philosophie. Ce qui fait problème pour Éric Weil c’est la multiplicité des philosophies. Héraclite ne dit pas la même chose que Parménide. Epicure ne dit pas la même chose que Platon. Nietzsche ne dit pas la même chose que Kant, etc.…. Éric Weil veut comprendre ces différentes philosophies en fonction de leurs différences irréductibles et il veut comprendre en quoi ces différentes philosophies constituent une multiplicité non arbitraire. D’où la logique, la mise en place d’une structuration.
A partir de ce livre systématique il publie ensuite Philosophie politique en 1956 et Philosophie morale en 1961 . Chaque livre se consacre à un domaine du réel dont il veut donner la compréhension cohérente.

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Bioéthique, catégories juridiques et politique législative

Le droit n’a rien de naturel. La maîtrise du vivant — et en particulier du corps humain — par la science ne l’est pas davantage. Pourquoi l’’artifice du droit devrait-il couvrir l’artifice de la science ? Avant de répondre à cette question un double constat s’impose. D’une part les nouvelles pratiques médicales telles que les greffes de tissus ou d’organes ou les fécondation in vitro se sont rapidement développées sans avoir besoin, en apparence, de droit, dans un prétendu « vide juridique ». Jusqu’aux lois de bioéthique du 29 juillet 1994 elles n’ont été encadrées que par des règles éthiques. D’autre part ces lois n’ont rien apporté de nouveau en ce sens qu’elles ont largement entériné les principes qui avaient été préalablement posés comme éthiques par les CECOS ou le Comité Consultatif National d’Éthique. Le législateur les a simplement repris, affirmés et rendu obligatoires.

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Les traits fondamentaux de l’éthique aristotélicienne

Du Corpus Aristoteleum, trois œuvres éthiques nous sont parvenues : celle que l’on nomme Éthique à Eudème et qui porte probablement ce nom d’après l’élève d’Aristote Eudème de Rhodes qui l’a peut-être copiée et rédigée, et ainsi transmise ; ensuite l’Éthique à Nicomaque qui doit vraisemblablement son nom au fils d’Aristote, Nicomaque ; et enfin les Magna Moralia qui, au dire d’Albert le Grand, ne doivent pas s’appeler ainsi parce qu’elles seraient particulièrement volumineuses, mais plutôt en raison de la diversité de ce qui y est traité.
Parmi ces trois éthiques aristotéliciennes au sens large, il est depuis longtemps reconnu que l’Éthique à Nicomaque, qui est la première éthique de la philosophie occidentale thématiquement élaborée comme telle et qui s’est imposée depuis lors comme mesure, prévaut sur les deux autres œuvres éthiques de par son authenticité, l’unité d’ensemble de l’édifice, la rigueur et la fraîcheur de sa pensée, la force et la vivacité de la langue. C’est pourquoi, dans les brèves indications qui suivent, nous nous en tenons à elle, d’autant plus que du point de vue de la tradition historique de la philosophie, c’est elle qui eut l’impact le plus large, tandis que les deux autres éthiques, au contraire, furent pendant longtemps considérées comme non-aristotéliciennes, c’est-à-dire soit comme provenant de compilations plus tardives, soit comme n’étant tout simplement pas d’Aristote. En ce qui concerne les Magna Moralia, cela vaut encore aujourd’hui, et ce à bon droit, malgré la tentative de H. von Arnim d’en établir l’authenticité, tandis que pour la première fois, depuis une époque toute récente, il a été prouvé par W. Jaeger que l’Éthique à Eudème serait vraisemblablement une œuvre de jeunesse d’Aristote. Mais même en mettant de côté la discussion plutôt philologico-historique de l’authenticité, il reste à établir qu’au regard de la position initiale de la question éthique et des traits fondamentaux de son élaboration, les deux éthiques ainsi finalement nommées, n’apportent rien d’essentiellement nouveau ou autre par rapport à l’Éthique à Nicomaque, et sont même en retrait par rapport à celle-ci qui les devance sur bien des points.